2019-06-20 00:00:00

AG de Chambre des Métiers et de l’Artisanat de l’Aube Allocution du Président de la CNATP de l’Aube

J’interviens à nouveau sur LE sujet qui préoccupe sur le secteur des Travaux Publics, à savoir la suppression du GNR, gazole Non routier.

En novembre dernier déjà, la veille d’un mouvement social qui allait secouer notre pays, nous avions manifesté avec les collègues pour nous opposer avec force à ce projet, destructeur pour nos entreprises.

Le Gouvernement avait alors reculé et décidé de retirer cette réforme de la loi de finances 2019.

A nouveau le Gouvernement, au travers du discours de politique générale du Premier Ministre du 12 juin, ressort cette idée pour financer la baisse de l’impôt sur le revenu.

La CNATP est totalement opposée à la suppression de l’exonération de la TICPE dont les entreprises artisanales du bâtiment bénéficient pour l’achat de leur gazole non routier.

Le carburant constitue un poste significatif dans les charges des entreprises artisanales du BTP qui disposent de véhicules ou d’engins de chantier. Vouloir supprimer cette disposition fiscale ne pourra que contribuer, une nouvelle fois, à pénaliser nos entreprises qui sont déjà confrontées à la hausse du carburant classique.

Rappelons également que nos entreprises ne disposent pas d’alternative dans la mesure où les constructeurs ne proposent pas d’autres motorisations. Les entreprises seraient donc punies, sans aucune possibilité de se tourner vers des énergies renouvelables !

Pour la CNATP, l’urgence n’est pas à la suppression des avantages fiscaux mais à l’accompagnement des entreprises pour les aider à faire évoluer, en liaison avec les constructeurs, leur flotte d’engins et à réaliser les investissements importants que cela suppose.

La remise en cause d’une telle disposition aboutira inévitablement à rogner la marge de nos entreprises et déstabiliser l’ensemble du secteur du BTP. Une telle mesure représentera entre 700 et 800 millions d’euros de coûts directs supplémentaires pour nos entreprises du BTP. Mais cela aura aussi des conséquences indirectes sur le coût des matériaux, car le carburant représente 6 à 7% de leur coût d’extraction.

Nous exigeons que le Gouvernement abandonne ce projet à brève échéance, tant que la profession ne disposera de solutions alternatives pour ces engins de chantier !

Hervé CASAUBON