2018-02-22 02:52:48

Artisans, salariés et familles modestes : les sacrifiés

La loi de finances pour 2018 a supprimé depuis le 1er janvier l'allocation logement pour l'accession. Conséquence : l'activité de construction de logement social et d'amélioration de l'habitat pour les familles pauvres est en panne sèche.

Les grands chiffres

  • 500 entreprises concernées ;
  • 2000 emplois directs menacés ;
  • 51 M€ de chiffre d’affaires / an en moins ;
  • Près de 1000 familles / an (moyenne) ont bénéficiés de l’APL accession sur la période de 2012-2017 ;
  • 1400 logements ne pourront pas aboutir faute de l’aide de l’Etat ;
  • Arrêt des opérations de résorption del’habitat insalubre faute d’équilibre financier ;
  • Fin des parcours résidentiel et d’accession à la propriété pour les ménages les plus modestes ;

L’impact de cette décision sur lespetites entreprises

Les petites entreprises du bâtiment et leurs salariés sont exposés à une concurrence de plus en plus sévère dans un secteur qui enregistre une baisse d’activité depuis 2009. Si ces acteurs s’organisent pour répondre aux défis que pose la mutation économique actuelle, ils dénoncent cependant la suppression de cette mesure dont l’impact est considérable et violent sur la production de logements en accession sociale et très sociale, sur la politique de l’amélioration de l’habitat, sur les opérateurs qui les mettent en œuvre, sur les familles les plus modestes et, bien entendu, sur les entreprises qui interviennent sur ce créneau de marché.

Ils regrettent l’acharnement politique à déstabiliser leur économie de proximité, laquelle a encore du mal à se relever de l’effondrement du marché de laconstruction privée avec la fin, depuis l’année 2008, de la défiscalisation surle logement libre dont les effets ont été dévastateurs pour les entreprises etles emplois.

L'Artisanat du bâtiment déplore cette décision maladroite dont les principales conséquences sont un affaiblissement de la vitalité des entreprises de proximité, lequel les expose à une forte probabilité de défaillance, et la disparition de 2000 emplois formés depuis longtemps pour intervenir sur ce type de marché. Pour mémoire, au seul titre de l’année dernière, 557 entreprises du bâtiment ont cessé leur activité, soit près de 11entités en moyenne par semaine contre 7 en 2016.

Les entreprises artisanales du bâtiment et leurs salariés ne comprennent pas lasuppression de l’APL accession qui constitue un levier de « solvabilisation » des ménages à bas revenus (70% des familles ont un revenu inférieur au SMIC) pour accéder à la propriété et à l’amélioration de leur habitat.

Dans ces conditions, les entreprises artisanales du bâtiment et leurs salariés précisent que dans une économie du bâtiment dégradée et atrophiée, ils ne peuvent accepter qu’ils soient, au nom de la sacro-sainte réduction du déficit public, les victimes d’une décision arbitraire qui ne permet pas de contribuer à une politique de logement social et très social dynamique dont le département agrandement besoin pour loger les plus nécessiteux.

Ce que les entreprises & salariés proposent

En matière de cohérence de politique du logement à La Réunion, de développement etde pérennité des entreprises de proximité et de la lutte contre l’habitatinsalubre ils demandent :

  • le respect des engagements pris par le Gouvernement dans le plan logement outremerdu 26 mars 2015, notamment le développement des parcours résidentiels et l’accession sociale à la propriété ;
  • de rétablir pour La Réunion et l’outremer le régime de l’APL Accession pour faciliter l’accession sur les Logements Evolutifs Sociaux groupés et Diffus, permettre de mener à terme les projets d’amélioration, de vente des Prêts Sociaux Location Accession, des achats des logements sociaux et des Logements Locatifs Très Sociaux par des locataires,
  • de sanctuariser ces aides de telle sorte à garantir aux ménages modestes l’accession à la propriété et à l’amélioration de leur habitat.

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