2017-03-21 02:25:36

Des travailleurs étrangers sur le chantier du PSO

Démarré l'an passé, le chantier du Pôle Sanitaire Ouest a fait parler de lui au début du mois de mars. D'abord par les fédérations de salariés (CGTR & CFDT) ensuite par la CAPEB qui ont tous les trois dénoncés la présence de sociétés étrangères sur cette opération employant des travailleurs détachés.

De la crise au dumping social, la stratégie des majors

Entouré d'une trentaine de chefs d'entreprises et des présidents de la Chambre deMétiers, de la CCIR et de Jean-Christophe REPOND, administrateur confédéral en visite dans l'île, Cyrille RICKMOUNIE, Président de la CAPEB, assure que les petites entreprises du bâtiment sont "attristés, désabusés et désemparés. Le BTP subi depuis 8 ans une crise et nous subissons aujourd'hui le dumping social des majors du secteur”. Pour preuve en l'espace de 8 ans leBTP a perdu 50% de son effectif "salariés", 50% de son effectif d'entreprises dites "employeurs" et 50% de son chiffre d'affaires. Alors que l'année 2017 n'annonce rien de bon, la présence de sociétés étrangères et de travailleurs détachés sur le PSO est inacceptable. Cechantier une entreprise de démolition du savoir-faire des entreprises locales.Il va rester qu'un champ de ruine a précisé avec amertume le PrésidentRICKMOUNIE. Pour Ibrahim PATEL, Président de la CCIR, plusieurs questions restent sans réponse: Pourquoi avoir pris ces entreprises ? Pour leurs compétences ? Nous les avons à la Réunion. Il n'y a pas besoin de faire venir des gens pour travailler ici alors que nous avons de la main d'œuvre qualifiée". “Nos entreprises sont en train de rester sur le bord du chemin alors qu'elles investissent. On ne peut pas faire comme si rien ne se passait”, ajoute Bernard PICARDO, président de la Chambre de métiers.

IL FAUTDES MESURES DEROGATOIRES A LA DIRECTIVE DE 1996

Ladirective européenne 96 autorise la présence de travailleurs détachés, unedirective plus connue pour sa caricature du plombier polonais. “Mais les RUP(Régions ultra périphériques) ont des handicaps et des spécificités. Ellesdoivent être protégées”, rappelle Cyrille RICKMOUNIE. “Il y a une responsabilité des élus sur ce problème, avance Jean-Christophe REPON. Pour luil'inquiétude est bien palpable et le risque de voir les TPE/PME du BTP disparaître faute de marché est une réalité. La Capeb attend de discuter. Dans un premier temps avec Demathieu & Bard (attributaire du marché PSO), dans un second temps avec l'Etat. Et si rien n'aboutit, la solution ultime est brandie, celle de bloquer les chantiers. “Il n'y a plus de garde-fou sur les appels d'offres.Si nous continuons comme ça beaucoup d'entreprises vont fermer”, conclut Cyrille Rickmounie.