2017-03-21 11:35:15

La Ministre de l'outremer au chevet des artisans

Ericka BAREIGTS, Ministre de l'outremer, en visite privée dans le département, a profité pour rencontrer et échanger avec les chefs d'entreprise de l'Artisanat du Bâtiment

Horizons bouchés mais l'envie de croire en l'avenir

Comme le veut la tradition, le Président Cyrille RICKMOUNIE a accueilli la Ministre pendant cinq minutes, lui a fait visiter les locaux du syndicat où pour la première fois un ministre y mettait les pieds. Ensuite, vers 15 h 30 les choses sérieuses ont commencé. D'abord le président de la CAPEB a rappelé à la ministre la pénurie de marchés à laquelle les entreprises sont confrontées depuis le début de l'année 2017 qui, elle, n'annonce rien de bon. Sans citer tous les points noirs qui bouchent les horizons du btp, le représentant de l'Artisanat du Bâtiment a fustigé la politique de certains majors. Ainsi, certains grands groupes n'hésitent plus à se lancer dans le dumping social en faisant appel aux travailleurs détachés. Sur ce sujet, il a regretté l'absence de prise de position des organisations professionnelles locales. Seules les fédérations de salariés partagent le point de vue de la CAPEB. Ceci étant dit, il a souligné la nécessité d'apporter de vraies réponses aux préoccupations des TPE/PME dans le domaine des allégements de charges patronales de sécurité sociale. A ce titre, le Président RICKMOUNIE a exprimé sa satisfaction dans le CICE même s'il a regretté qu''il a fallu faire preuve de pédagogie avec les autorités pour assouplir les conditions de bénéfice de l'aide. En matière de sécurité sociale, Cyrille RICKMOUNIE a pesé ses mots en rappelant à la ministre que la CAPEB reste attachée au régime social des indépendants mais qu'il faut apporter de véritables réformes et surtout de la pédagogie pour aider les ressortissants du RSI à retrouver la confiance dans leur régime de protection sociale. Reprenant une demande d'un adhérent, il a plaidé pour une revalorisation des retraites afin de réparer une injustice.

Sur les délais de paiement, le Président de la CAPEB a demandé plus de rigueur car les entreprises n'en peuvent plus d'être payées en retard avec les conséquences que l'on sait. Il a ensuite laissé à son Vice-président, Franck LEGROS, le soin de parler de la carte d'achat, outil de règlement que celui-ci a vanté les mérites tout en ne comprenant pas pourquoi certaines entités et administrations publiques sont encore réticentes à son utilisation. Avant de terminer, le Président Cyrille RICKMOUNIE a souhaité une vraie politique du logement passant par la relance de la construction privée, le développement du marché de la rénovation énergétique (RGE) et de l'accessibilité qui sont encore embryonnaires sur le département.

La Ministre partage les préoccupations des artisans

D'abord E. BAREIGTS a précisé aux adhérents qu'elle partage leurs préoccupations et qu'elle a essayé d'être à leur écoute. Ainsi, en matière de lutte contre les travailleurs détachés, elle a annoncé que la loi égalité réelle prévoit l'obligation pour tout adjudicataire d'un marché égal ou supérieur à 500 000 €, en cas de sous-traitance, de la faire en priorité avec les entreprises installées sur le département. Ce n'est pas la panacée, reconnait-elle, mais c'est une première réponse pour lutter contre le dumping social. Ensuite, elle a aussi précisé qu'il existe un article de la loi qui fait obligation aux acheteurs publics de réserver un tiers du montant de leurs marchés aux TPE/PME. Toutefois, a t-elle souligné, la difficulté réside dans l'application des textes et elle appelle la CAPEB à faire preuve de vigilance sur ces deux points. En ce qui concerne le logement, la Ministre a donné quelques explications sur le travail qu'elle a mené avec les acteurs de la construction pour relancer le secteur du logement social et a concédé que tout n'allait pas assez vite. Ainsi, dans le cadre des travaux de l'ANRU, les aides de l'Etat pour les travaux de rénovation des logements sont revalorisées. Sur le logement intermédiaire, le crédit d'impôt PINEL a été relevé pour rendre ce produit plus attractif pour les investisseurs. Pour ce qui est la carte d'achat, elle a regretté la résistance de certaines collectivités. Mais toutefois, a t-elle précisé, les inquiétudes des collectivités en matière de moyens financiers, ne sont pas de nature à les pousser à utiliser cet outil de paiement. Enfin, sur le RSI et la revalorisation des petites retraites, elle s'est dit prête à porter cette revendication si la Capeb lui remet rapidement une note sur le sujet.