2018-03-07 10:12:22

Les bons points de la réforme de l’apprentissage

Formation : le gouvernement a annoncé 20 mesures pour réformer l’apprentissage. Des mesures pour reconnecter l’apprentissage avec la réalité des entreprises. Reste à voir le résultat sur le terrain.

Il n’y a qu’un chiffre à retenir : l’artisanat du bâtiment forme 79 % des apprentis du bâtiment, soit 55 334 apprentis qui travaillent et apprennent un métier dans nos entreprises de moins de 20 salariés. La réforme de l’apprentissage nous tient donc particulièrement à cœur. La CAPEB s’est d’ailleurs déjà emparée de la question depuis plus d’un an, avec les partenaires sociaux du BTP en lançant et en déployant le plan stratégique TRANSFORM’BTP impulsé par le CCCA-BTP, l’organisme paritaire chargé de mettre en œuvre la politique de formation professionnelle du BTP.

Le gouvernement a annoncé début février 20 mesures en faveur de l’apprentissage : nous jugeons qu’elles vont dans le bon sens en remettant l’apprenti et l’entreprise au centre d’un système de formation devenu au fil du temps de plus en plus complexe et déconnecté de la réalité du terrain.

Parmi les principales mesures annoncées : une meilleure information des jeunes et de leurs familles, la possibilité d’embaucher des apprentis tout au long de l’année ou encore l’ajustement des horaires à ceux de l’entreprise.

Aller plus loin sur certaines mesures

La majorité des 20 mesures annoncées correspondent en grande partie aux attentes exprimées par les entreprises artisanales du bâtiment. Nous ne pouvons que nous féliciter des mesures proposées autour de l’entrée en apprentissage ou du statut de l’apprenti et son intégration dans le métier. Nous saluons aussi l’ambition du gouvernement de financer tous les contrats d’apprentissage, à condition que cette réforme s’effectue bien à coût constant pour les entreprises.

Cependant, la CAPEB appelle à aller plus loin dans certaines mesures : comme le droit à un apprentissage de proximité accessible et de qualité ; une révision régulière des diplômes professionnels ; et l’élargissement des aides aux entreprises artisanales,en complément des aides à l’embauche annoncées.

Orientation et motivation, les clés pour réussir

Reste que la plus grande difficulté est avant tout la revalorisation de l’apprentissage, et la motivation des jeunes. L’apprentissage est encore trop souvent une voie choisie par défaut ou imposée à des jeunes en échec scolaire. Et on demande aux entreprises de faire des miracles…

Pour la CAPEB, l’apprentissage ne doit plus être un filet de secours mais bien une formation professionnelle vers la réussite et l’emploi. Nous ne pouvons qu’approuver la création de « prépas-apprentissage », qui doivent permettre aux jeunes de mieux faire leur choix d’orientation. Cette réforme est donc à suivre avec attention.

Les principales mesures annoncées

  • Ouverture de l’apprentissage jusqu'à 30 ans, contre 26 actuellement.
  • Une aide de 500 euros pour passer son permis de conduire, pour tout apprenti âgé de 18 ans, sans conditions.
  • Une grille de rémunération rehaussée, avec « un gain net de 30 euros mensuels » pour les jeunes de 16 à 20 ans
  • La garantie pour les apprentis de plus de 26 ans de ne plus être payés en-dessous du Smic (contre 25 à 78% du Smic actuellement en fonction notamment de l'âge).
  • Des mesures pour améliorer l'information des jeunes et de leurs familles (journées d'information, communication des taux d'insertion dans l'emploi,etc.)
  • La garantie pour les apprentis de pouvoir poursuivre leur formation pendant 6 mois et de ne pas « perdre une année » en cas de ruptures de contrat.
  • Les entrées en apprentissage pourront également se faire tout au long de l'année.
  • Les aides à l’embauche d’apprentis devraient être simplifiées, pérennisées et priorisées vers les TPE et les PME. La CAPEB sera dans tous les cas vigilante pour que cette transformation de l’apprentissage s’effectue à coût constant pour les entreprises.