2018-06-26 11:14:13

Menace sur la TVA à 5,5 % : la CAPEB contre-attaque

Par des effets d’annonce volontairement flous, le Gouvernement semble tâter le terrain et laisse planer le doute sur le maintien de la TVA à 5,5 %. En face, la CAPEB a déjà riposté en mobilisant les sénateurs et députés de Nouvelle-Aquitaine.

Est-ce une boulette ou une stratégie de communication bien rodée ? En annonçant que le pire pourrait se produire, le ministre Bruno Le Maire a déjà fait des dégâts. Dans un gouvernement en quête de la moindre coupe budgétaire, le ministre de l’Economie a annoncé en juin un réexamen des taux de TVA réduits accordés à certains secteurs d’activités, sans aucune autre précision. La TVA à 5,5 % appliquée dans le Bâtiment est-elle visée ?

Le Gouvernement n’a pour l’instant donné aucune réponse satisfaisante. Même lorsque la question lui a été clairement et directement posée en séance parlementaire, à la demande expresse de la CAPEB, par la députée de Seine-Maritime Agnès Firmin-Le Bodo.

L’incohérence du Gouvernement

En Nouvelle-Aquitaine, les CAPEB locales ont immédiatement envoyé un courrier aux députés et sénateurs pour obtenir un démenti formel et contrer les conséquences de cette annonce.
En aucun cas cette déclaration contradictoire ne doit freiner les ménages dans leurs projets de travaux. Loin d’être « un cadeau » aux entreprises,la TVA à 5,5 % est une mesure indispensable qui rend accessibles certains travaux aux particuliers, notamment les travaux de rénovation énergétique.
Et c’est là où les incohérences du Gouvernement se font jour :

  • comment mener à bien le fameux plan de rénovation énergétique en pénalisant directement le pouvoir d’achat des ménages ?
  • Par ricochet, comment les entreprises artisanales pourront rester dans la course au progrès énergétique avec cet obstacle supplémentaire ?

30 000 emplois en jeu

La CAPEB tire la sonnette d’alarme : cette menace sur la TVA est une véritable bombe à fragmentation, qui va toucher les ménages français, coupés de l’accès à la rénovation énergétique, mais qui va aussi balayer des emplois et supprimer des contrats d'apprentissage. 30 000 emplois pourraient être détruits, et l’éventualité de la mesure passe déjà pour une véritable incitation au travail au noir ! La remise en cause de la TVA porterait également un coup d’arrêt au marché de la rénovation, un marché prioritaire mais fragile (+0,5 % de croissance en volume sur 2017 contre +5% dans le neuf).

Avec cette déclaration totalement floue, le Gouvernement, habitué aux passages en force, semble tâter le terrain.

La CAPEB a du répondant et compte bien lui rappeler qui est en face : les entreprises artisanales du Bâtiment.