2018-07-12 03:03:42

Orages du 4 Juillet et travailleurs étrangers, réponse au Préfet

Réponse d'un couvreur désabusé suite à l'intervention de Monsieur le Préfet et l'Article de la Charente Libre.

Aujourd’hui j’ai ressenti cet appel à la main d’œuvre étrangère comme une insulte à mes gars qui en bavent là-bas !

"Cette question est légitime au vu de la charge de travail après l’orage du 4 juillet 2018, mais elle mérite d’être approfondie.

Depuis le 4 juillet, nous, entrepreneurs, nous nous démenons pour mettre en sécurité les habitations du secteur en considérant la difficulté physique de la tache sur des toitures friables, des fermettes de charpente cassés, des monceaux de brisures de tuiles à évacuer à la main pour installer des bâches pérennes.
Depuis le 4 juillet, nous et nos employés enchainons les interventions, les heures, la fatigue (week-end compris).
Depuis le 4 juillet, le monde de l’artisanat Charentais se serre les coudes (couvreur, maçon, électricien, chauffagiste etc.…). Les artisans qui en avaient la possibilité ont répondu présent et ne le regrettent pas. Le grand nombre inscrit au SDIS à la cellule de crise est la preuve de l’engagement des entreprises de proximité.

8 jours déjà que les entreprises sont là ! à saint Sornin, à Chassenon à Marillac à Vilhonneur etc…
Et cette phrase qui pourrait sembler anodine, renvoie le monde de l’artisanat à la problématique des travailleurs détachés. A la concurrence déloyale qui en découle et aux entreprises low-cost.
Nous nous battons depuis de trop nombreuses années sur ce front pour ne pas réagir à la perspective de voir sur nos territoires débarquer un nombre considérable d’entreprise répondant à une autre législation du travail.

Oui ! Nos carnets de commandes sont déjà complets à 6/8 mois pour certains, oui, nous manquons de main d’œuvre qualifiée (merci aux 30 ans de dénigrement de l’apprentissage ; encore un sujet pertinent).

Nous étions là le 4 juillet au soir et nous seront là pour faire le travail. Et pour cela nous avons aussi besoin que la presse relaye les faits et l’engagement dont nous avons fait preuve, que la presse martèle nos efforts auprès du grand public sur plusieurs mois.
Dès lors nous pourrons expliquer à nos clients que l’urgence prime sur la planification. Et ils comprendront sans nous mettre la pression.
Nous répondrons présent à nos clients comme nous l’avons toujours fait mais grâce à l’impact médiatique nous serons entendu et compris. Nous pourrons sereinement procéder aux travaux sur les communes impactées.
Et nous accueillerons avec plaisir nos collègues des départements limitrophes pour nous donner la main.

Nos combats sont quotidiens, chaque jour est une lutte, une épée des Damoclès bien installée, mais nous sommes fières de nos valeurs, fière de nos métiers de nos savoir-faire et surtout fière de nos gars !"