2017-12-12 05:24:46

Plan pour la rénovation énergétique : la CAPEB interpelle le Gouvernement sur les moyens

La concertation sur le plan pour la rénovation énergétique des bâtiments a officiellement été lancée le 24 novembre. Présente à l'événement, la CAPEB était la seule à faire entendre la voix des entreprises.

Avec ce plan, le Gouvernement compte faire de la rénovation énergétique une priorité nationale en agissant sur quatre grands axes : au niveau des ménages, des bâtiments publics, de la filière et des territoires.
La concertation doit durer jusqu'à fin janvier 2018, mais dès son lancement, le président de la CAPEB Patrick Liébus a interpellé les ministres présents, Nicolas Hulot, ministre de la Transition écologique et solidaire, et Jacques Mézard, ministre de la Cohésion des territoires, sur la question des moyens.

Vouloir éradiquer en 10 ans les 1,5 million de passoires énergétiques occupées par des ménages aux faibles revenus, c’est un réel défi que la CAPEB souhaite relever et pour lequel elle continuera de se mobiliser Mais cela pose la question des moyens : cet objectif est impossible à atteindre sans de puissants leviers d’action et d’aides au passage à l’acte.

Patrick Liébus

Le président de la CAPEB a clairement évoqué la diminution des aides aux travaux,comme le CITE, une réduction incohérente avec les ambitions du plan. La CAPEB s'oppose également aux fausses bonnes idées du plan : la massification des rénovations et l'instauration d'un bonus-malus.

Il est impératif que la massification ne se traduise pas un processus "d’industrialisation" qui amènerait les TPE à devenir des sous-traitants, cantonnés à des tâches d’exécution standardisées__. L’intervention sur le bâti existant, pour être efficace, appelle une expertise et un savoir-faire difficilement standardisable

Patrick Liébus

Quant au système de bonus-malus, il n'aboutirait qu'à pénaliser les propriétaires aux plus faibles moyens.

Les priorités de la CAPEB

Agir à l'échelle des territoires

Plutôt que d'annoncer des objectifs vertueux inatteignables car non finançables, la CAPEB défend une grande politique de petits travaux. La CAPEB juge indispensable de replacer à l'échelle des territoires la politique d’amélioration de l’habitat :

  • en mettant en place des observatoires de l’habitat au sein des territoires ;
  • en fixant des objectifs ajustés aux territoires ;
  • en permettant aux collectivités compétentes en matière de PLU et PLH d’adapter les dispositifs nationaux à leurs spécificités.

Accompagner les ménages

La soutenabilité économique des travaux pour les ménages est au cœur des enjeux. La CAPEB fait de l'accompagnement des ménages une de ses priorités.

  • prévue par le plan, la création d'un guichet local unique de l’habitat pour informer les propriétaires va dans le bon sens à condition que ce guichet n'empiète pas sur le rôle des entreprises.
  • la CAPEB préconise la mise en place d'un « parcours de travaux »incitatif et progressif qui permettrait aux propriétaires de parvenir à l’obtention d’un BBC (Bâtiment Basse Consommation) à leur rythme et selon leurs moyens.
  • la CAPEB se bat pour maintenir les dispositifs fiscaux et les aides à la rénovation.

Amplifier la montée en compétences des professionnels

Alors que le plan entend accompagner la montée en compétence des professionnels, la CAPEB alerte le Gouvernement sur les moyens consacrés à la formation.
Actuellement, 70 000 entreprises sont labellisées RGE (« reconnu garant de l’environnement »), dont 14 000 possèdent la qualification ECO Artisan®.
L'engagement des professionnels du bâtiment n'est plus a prouver. Pourtant, la reconduite du dispositif FEBat est menacée dans son intégralité, avec tous ses modules de formations aux économies d’énergie dans la rénovation thermique des logements, et la poursuite des plans qui accompagnent la structuration de la filière (PACTE, PTNB et PRDA) reste enjeu.

Avec ce plan rénovation énergétique, qui est un élément du Plan Climat, le Gouvernement se fixe pour objectif une baisse de 15 % de la consommation énergétique des bâtiments d’ici 2022. La concertation doit durer deux mois,pendant lesquels la CAPEB reste mobilisée.