2018-01-15 06:29:07

Réduction des APL : la CAPEB soutient les HLM

La CAPEB s'est officiellement engagée, avec les autres acteurs du bâtiment (l’UNTEC, le Cinov et la FFB), aux côtés des HLM frappés de plein fouet par la diminution des APL. Une décision lourde de conséquences, s'indigne Muriel Boulmier, présidente de l’AROSHA (l'association régionale des bailleurs sociaux aquitains) et de l’URHlm (l'union régionale des HLM) en Nouvelle-Aquitaine.

La réduction arbitraire des loyers des logements conventionnés APL compromettrait directement la capacité d'investissement des bailleurs sociaux.« Baisser les loyers conduit à repenser les programmes tels que les projets de rénovation urbaine » ou « ceux visant l’amélioration de l’efficacité énergétique des logements ». En clair, poursuit Muriel Boulmier, « la baisse conséquente de l’activité des bailleurs sociaux aurait un effet direct sur l’emploi des entreprises locales ».

Bien consciente de cet effet domino, la CAPEB a immédiatement rejoint le mouvement de colère des offices HLM en soutenant des actions nationales et locales. Comme la rencontre des acteurs de l'habitat organisée par l'AROSHA à Bordeaux le 18 octobre dernier ou la conférence de presse tenue par l'AROLIM à Limoges le 27 octobre.

La CAPEB attentive à la conférence de consensus

Le gouvernement a depuis mis de l'eau dans son vin en modifiant le projet initial de loi de finances pour 2018. La baisse des APL, maintenue, est moins forte. Mais elle est compensée par une augmentation de la TVA sur les logements sociaux qui passerait de 5,5 % à 10 % et par l'augmentation de la contribution à la caisse de garantie du logement locatif social. Pour le Gouvernement, l’objectif reste toujours d'économiser plus d'1,5 milliard...

Autour de ce projet de loi ELAN (évolution du logement et aménagement numérique), le Gouvernement a ouvert jusqu'à la fin de ce mois de janvier une conférence de consensus réunissant parlementaires et professionnels du bâtiment.

La CAPEB reste extrêmement attentive aux concertations en cours et à leurs résultats.

Au niveau national, si les HLM réduisaient leurs dépenses de 1,7 milliard, comme le demande initialement le Gouvernement, leurs capacités d’investissement seraient réduites de 75 % !

En Nouvelle-Aquitaine, l'AROSHA a calculé que la diminution des APL (60 euros par mois dans la première proposition de loi) représente pour les bailleurs sociaux une baisse annuelle de recettes estimée à 110 millions d'euros. Ce qui représente l'entretien et la maintenance de 182936 logements. Cette baisse de recette pourrait surtout remettre en cause un investissement total en production neuve estimé à 1 028 millions d'euros,dont une perte de commandes de 670 millions pour les entreprises du bâtiment !