2019-03-05 09:49:15

Grand Débat des entreprises de proximité en Nouvelle Aquitaine

Dans un contexte social qui demeure tendu, l’U2P, a décidé de participer au Grand Débat national en consultant les artisans, les commerçants et les professionnels libéraux

Un « Grand Débat des entreprises de proximité », qui s’est tenu du 21 janvier au 21 févier, et a donné lieu à 42 réunions sur l’ensemble du territoire. A la rencontre des chefs d’entreprise de proximité, l’U2P souhaite garantir l’authenticité et la justesse des problématiques exprimées par les chefs d’entreprises libérales, commerciales et artisanales.

Focus sur les réunions qui se sont tenues en Nouvelle-Aquitaine.

« Sur le territoire, détaille Michel Dumon, Président de l’U2P Nouvelle-Aquitaine, nous avons organisé 3 rendez-vous en février : le 11 à Limoges, le 18 à Bordeaux et le 19 à Niort. Au-delà du fait d’aller à la rencontre de nos membres, il s’agissait plutôt de prendre le pouls de toutes les entreprises de proximité. C’est pourquoi ces réunions étaient ouvertes à tous, adhérents de l’U2P ou non. »
Une volonté d’ouverture payante, puisque, à l’instar des autres rendez-vous, chaque rencontre a réuni en moyenne une quarantaine de participants.
Mais d'autres réunions portées par les U2P de département ont eu lieu sur le territoire néo-aquitain notamment à Guéret le 5 mars 2019

Porter la voix des entreprises de proximité

« Il n’était pas possible de rester inactif dans le contexte d’une contestation sociale grandissante, poursuit Michel Dumon. Et, tout au long des 42 rencontres nationales, nous avons entendu les mêmes revendications, dont deux centrales : des charges administratives et financières trop lourdes qui empêchent les entreprises de grandir, malgré un contexte assez favorable économiquement. Une complexité de gestion aggravée par un réel manque de main d’œuvre qui rend le recrutement très complexe ».
« Ce que nous avons constaté également, explique Laurent Baudinet, Secrétaire Général de l’U2P Nouvelle-Aquitaine, c’est la convergence entre les doléances et les propositions d’actions qui nous ont été remontées sur le territoire et les sujets que l’U2P porte depuis des années, notamment en ce qui concerne la fracture territoriale, la nécessaire revitalisation des centres-villes et des centres-bourgs, ainsi que cette volonté de ne pas laisser les territoires à l’abandon ».

Des sujets récurrents

« Vue l’ampleur des sujets, poursuit Michel Dumon, nous avons pris le parti d’aborder les réunions sur la base de 8 grands thèmes : les prélèvements obligatoires, l’aménagement du territoire, la formation et l’apprentissage, l’emploi et le pouvoir d’achat, l’équité sociale et fiscale, la protection sociale, l’accès au financement, et une thématique « Autres », qui nous a permis d’élargir les débats ». Organisées autour de la parole des adhérents, ces réunions ont permis de collecter des doléances, certes, mais également des propositions d’actions concrètes.

« Globalement, poursuit Laurent Baudinet, deux sujets ressortent systématiquement au niveau national comme régional : l’inflation de la CFE et le coût de la médecine du travail qui n’est plus en adéquation avec la qualité du suivi des salariés à la suite de sa réforme. Au niveau régional, les inquiétudes sont le reflet des réalités territoriales. Ainsi, à Limoges, on s’inquiète de la fracture territoriale, amplifiée par une fracture numérique devenue prégnante avec la politique de dématérialisation systématique des procédures (déclarations fiscales, appels d’offres, facturation…). Cette fracture numérique n’est pas ressentie à Bordeaux, où l’on s’inquiète plutôt de la désertification commerciale du centre-ville, par les indépendants et les commerçants, qui s’explique par le fait que les programmes immobiliers ne proposent que des cellules de 300 à 500m2, ce qui est beaucoup trop grand et trop onéreux pour une installation commerciale ».

Des problèmes, mais également des propositions concrètes. A Limoges, on s’interroge sur l’opportunité de conserver une « solution papier » en attendant le déploiement de la fibre. A Bordeaux, on propose d’inciter les promoteurs immobiliers à d’aménager des cellules plus petites dans leurs programmes pour permettre aux commerçants et aux professions libérales de réinvestir le centre-ville…

Que faut-il attendre de cette initiative ?

« La suite va se jouer en deux temps, poursuit Laurent Baudinet. Tout d’abord, nous allons retranscrire l’ensemble des contributions et des échanges, en essayant d’être le moins synthétique possible pour rester fidèles aux revendications et aux propositions qui ont été émises par les participants. Cette compilation sera remise au Ministre de l’Économie, Bruno Lemaire le 7 mars prochain de 14h30 à 17h dans l’hémicycle du Conseil économique, social et environnemental. »
Ensuite, viendra le temps de la vigilance. « Nous espérons une forme de Grenelle des entreprises de proximité, conclut Michel Dumon. Mais, dans tous les cas nous resterons vigilants, à la fois au niveau national et local, pour qu’un maximum de ces propositions trouvent un écho dans une traduction législative ou réglementaire. Mais nous n’entretenons aucune illusion sur la réelle volonté de changement. La dernière déception en date étant la réforme de l’apprentissage : on nous avait promis une révolution, nous n’avons obtenu que des mesurettes… »