La CAPEB contre les prix anormalement bas
Pour la CAPEB, un des éléments qui caractérise le secteur d’activité du BTP à La Réunion c’est la pratique des prix. D’un côté l’on a des fournisseurs de matériaux de construction en position dominante qui peuvent s’entendre pour maintenir leurs tarifs vers le haut. De l’autre, des entreprises de construction, de tailles différentes, constamment en compétition inégale, qui ont érigé la pratique des prix anormalement bas en une sorte de règle. A moins d’être sur un créneau peu concurrentiel, que vous sortez ou pas de ce jeu, vous êtes condamnés soit à la marginalisation, soit à disparaître. On peut y ajouter que cette pratique est entretenue par les acheteurs qui sont, eux, confrontés à d’autres enjeux. Dans les deux cas, la filière ressemble à une sorte de paradis qui mène les entreprises aux enfers.
Pour les représentants de l’Artisanat du Bâtiment les conséquences sont les suivantes
- Les majors sont de plus en plus présents sur des petits marchés « réservés » aux artisans et petites entreprises ;
- Un taux de sous-traitance de plus en plus accru ;
- Une sous-qualification des ouvriers qui sont embauchés à des niveaux de rémunérations inférieures par rapport à leurs compétences ;
- Une recrudescence du travail illégal ;
- Une hausse des malfaçons des travaux et l’apparition des vices-cachées dans les 10 ans suivant la réception ;
- Les défaillances d’entreprises restent élevées ;
- Un stress de plus en plus important chez les patrons de TPE ;
- Un taux de sous-traitance de plus en plus accru ;
Pour mettre un terme à de telle pratique la CAPEB soutient
- la formation des artisans et des petites entreprises du bâtiment sur l’évaluation d’une offre des prix. Celle-ci doit être un passage obligé pour les aider à appréhender le mécanisme de la faisabilité d’un prix. Aujourd’hui, la grande majorité de ces opérateurs prennent comme référence le prix du marché en tirant ensuite vers le bas leurs propositions tarifaires. Pour le syndicat la formation à
- la comptabilité analytique de telle sorte à mieux comprendre la gestion d’une opération pour connaître si le marché a été rentable ou pas. Rare sont les patrons qui disposent d’outils d’aide à la gestion de cette nature.
- La formation à la négociation d’un contrat de marché de travaux. Les artisans et les petites entreprises du bâtiment ne négocient pratiquement pas leurs marchés. Ils se contentent d’être des acteurs passifs et réagissent par mimétisme.
- La création d’une école de l’entreprenariat dans l’Artisanat pour les demandeurs d’emploi et les repreneurs d’entreprise de telle sorte à éviter la reproduction des mêmes erreurs.
Dans cette liste de préconisations, la CAPEB appelle à la réalisation d’une étude sur les prix dans le secteur du logement social et la commande publique pour mettre en lumière leur capacité rémunératrice et apporter, le cas échéant, des mesures correctives. Elle souhaite aussi l’émergence d’un observatoire des prix de matériaux dont l’objectif serait d’évaluer les écarts pour tendent vers une réduction des coûts (préconisation de l’étude sur la formation des prix des matériaux de construction à La Réunion - 2015)
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