2020-03-26 02:06:56

Mot du Président de la CAPEB 44

Mes chers collègues,

Avant tout, j’espère que vous êtes tous en sécurité et en forme, à défaut d’avoir un bon moral. Alors que nous étions tranquillement invités aux élections municipales il y a quelques jours, nous allons depuis lors, de surprises en mauvaises surprises.

J’ai pu discuter avec certains d’entre vous et j’ai reçu beaucoup de messages. L’inquiétude est grande pour tout le monde face à une situation sur laquelle nous n’avons aucune maîtrise. Chaque artisan, chaque entreprise est un cas particulier avec ses difficultés propres : des salariés à gérer, des chantiers à l’arrêt, des démarches administratives à mettre en oeuvre et des trésoreries qui ne nous permettront pas de tenir bien longtemps. Nous en avons tous conscience et en sommes tous au même stade. Les incertitudes comme les attentes sont grandes.

Malgré ce désarroi, la CAPEB est mobilisée 24 heures sur 24. Ses collaborateurs répondent à des centaines d’appels d’adhérents et continuent, depuis leur domicile, d’assurer les services aux artisans de Loire-Atlantique. Dans le doute, nous avions organisé dès le lundi 16 mars, avant même l’annonce du Président de la République, le télétravail pour assurer la continuité du service. J’ai envoyé hier un message de soutien aux équipes qui font preuve d’une extraordinaire mobilisation à vos côtés en cette période tout aussi exceptionnelle. Tous les élus CAPEB sont également à la manoeuvre, que ce soit dans notre département ou au niveau régional et national. Pas une journée sans réunion téléphonique ou vidéo-conférence avec nos parlementaires, nos élus, les représentants de l’État, la DIRECCTE, les services des impôts… La liste est interminable, mais nous interpellons, répétons et martelons d’arrache-pied pour défendre nos intérêts et la survie de nos entreprises artisanales.

Certains ont été surpris et parfois choqués des positions de notre président confédéral, mais Patrick Liébus, conscient et responsable, doit négocier avec les plus hautes instances de notre pays et doit parfois prendre des positions extrêmes et demander beaucoup pour obtenir peu, car la priorité du moment va à nos services de santé qui sont sur le pied de guerre et paient un lourd tribut. Patrick Liébus a ainsi pu obtenir pour nos entreprises, le chômage partiel qui était une revendication préalable et vitale, surtout après les déclarations scandaleuses de la ministre du Travail, Muriel Pénicaud.

Il négocie au mieux avec le gouvernement et nous exerçons les pressions pour que ça passe.

La CAPEB n’a pas vocation à imposer quoi que ce soit à ses adhérents qui sont des artisans compétents et responsables. Chacun d’entre nous évalue les risques dans son entreprise et prend les décisions qu’il estime les bonnes. Dans tous les cas, les chefs d’entreprise restent responsables de leurs actes. La CAPEB émet des avis basés sur nos valeurs, sur les recommandations de nos juristes et dans le respect du principe de précaution.

À la veille d’une éventuelle reprise des chantiers, un des sujets concerne nos apprentis. La Confédération recommande fermement de ne pas les faire travailler, car les CFA sont fermés et tous les étudiants de notre pays sont confinés. S’il n’y a pas de sujet sur les apprentis mineurs qui doivent rester chez leurs parents, vous êtes nombreux à contester cette recommandation et à nous interroger sur le cas des apprentis majeurs et volontaires pour la reprise du travail. C’est un point que nous avons fait remonter à l’Union Régionale et à la Confédération. Il est clair que vous restez maître chez vous, pour évaluer le risque professionnel et pour prendre les décisions que vous estimez justes dans votre entreprise. Vous devez seulement garder à l’esprit que, comme toujours d'ailleurs, vous êtes responsable de la santé de vos compagnons et de tous vos collaborateurs.

Il y a maintenant une grande impatience de tous pour recevoir le guide sur les bonnes pratiques de l'OPPBTP pour la reprise des chantiers. Ce guide, tant attendu, fixera un cadre et nous permettra d’évaluer au cas par cas, les situations de sécurité de chaque chantier afin d’envisager, pour ceux qui le peuvent, la reprise du travail.

Cette épreuve frappe maintenant la quasi-totalité de l’humanité. En tout cas, et même si ça semble très compliqué aujourd'hui, nous devons rester positifs pour nos familles, nos proches et nos entreprises. Ne doutez pas que dans quelques semaines, quelques mois au plus, tout cela sera derrière nous. Nous reprendrons le cours de l’histoire, avec certainement des cicatrices et des bouleversements sociétaux, mais nous repartirons et tous unis, avec la CAPEB et ses équipes, nous nous battrons pour cela.

Prenez soin de vous,

Jean-Marc Pernot,
Président de la CAPEB Loire-Atlantique