Les hauts et les bas de l’apprentissage
23 408 nouveaux contrats d'apprentissage ont commencé en janvier 2025 contre 27 217 un an plus tôt
La loi de 2018 « Pour la liberté de choisir son avenir professionnel” a permis un fort développement de l’apprentissage, le nombre d’apprentis ayant quasiment triplé depuis. Ainsi, le nombre d’entrées en apprentissage est passé de 320 000 en 2018 à 878 900 en 2024, en grande partie grâce aux aides à l’embauche et à l’augmentation de l’offre de certification.
Les aides exceptionnelles post-Covid ont principalement bénéficié aux petites entreprises et l’augmentation des embauches d’apprentis entre 2019 et 2020 leur est attribuée à hauteur de 56 %.
Cette massification de l’apprentissage a-t-elle eu un impact sur la qualité des formations ?
France Compétences observe ainsi une augmentation du taux de rupture des contrats d’apprentissage, notamment dans les petites entreprises, et y voit parfois un manque d’expérience ou de ressources dans l’accompagnement des jeunes.
Ainsi, 21 % des contrats qui ont été commencés en 2022 ont été rompus au cours de leurs neuf premiers mois d’exécution. Mais le taux de rupture est beaucoup plus important dans les formations du supérieur que dans celles du secondaire.
France Compétences questionne aussi les relations entre les employeurs et les organismes de formation d’apprentis, soulignant qu’elles sont largement insuffisantes. Une situation qui n’est pas universelle fort heureusement.
Ainsi, dans le bâtiment, les baromètres Vie des Apprentis et Vie des Entreprises publiés par le CCCA-BTP montrent, au contraire, que ces relations s’améliorent au bénéfice d’un meilleur accueil de l’apprenti et d’un accompagnement plus efficace. Et contrairement à beaucoup d’idées reçues, les apprentis sont très majoritairement heureux de leur entreprise artisanale et de leur formation.
La DARES constate aujourd’hui que si les entrées en apprentissage ont augmenté légèrement en 2024, elles se replient depuis le début 2025.
La baisse constatée atteint 14 % sur un an. Cette baisse est surtout le fait de l’enseignement supérieur qui accuse un repli de 20,8 % de ses contrats quand la diminution n’est que de 5,2 % dans le secondaire.
La Dares y voit les conséquences de l’attentisme des employeurs au regard des incertitudes budgétaires, le sort des aides à l’embauche de apprentis ayant été tranché seulement à la toute fin de l’année 2024 et le décret publié encore plus tard.
Le bâtiment n’a pas échappé à cette tendance.
Le CCCA-BTP a enregistré unelégère baisse (- 0,9 %) des effectifs au 31 décembre 2024.
Et les embauches d’apprentis en niveau 3 sont encore plus réduites que les autres, reculant de 8,4 % en 2024 après avoir déjà diminuées de 3 % l’année précédente. C’est le recul le plus important enregistré depuis la promotion 2014/2015, il y a donc 10 ans.
La part des apprentis de niveau 3 est à ce jour de 54 % (51 % de CAP).
Le nombre d’apprentis qui préparent un diplôme de niveau 4 se stabilise : le BP concerne 13 % des effectifs et le bac pro 8 %.
En revanche, les formations supérieures en apprentissage progressent : + 8 % pour le BTS, + 4 % pour les ingénieurs et + 3 % pour les BUT. Enfin, il est à noter que les formations liées aux équipements techniques fluides et énergies restent celles qui attirent le plus grand nombre d’apprentis.