2019-11-03 12:44:06

Poussières de silice : bientôt les résultats d’une étude pour mieux appréhender les risques

On parle de plus en plus du risque autour des poussières de silice dans le secteur du bâtiment, notamment depuis la sortie en mai dernier d’un rapport de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (ANSES) qui a fait couler beaucoup d’encre

Dans ce contexte, l’OPPBTP, avec les organisations professionnelles du secteur dont la CAPEB, a souhaité mener une étude exploratoire portant sur des mesures d’empoussièrement en silice sur des situation de travail courantes.

L’objectif de cette étude est d’avoir une vision précise pour mieux quantifier le risque silice en fonction des situations de travail et en tenant compte des moyens de protection qui sont aujourd’hui utilisés sur les chantiers.

Les mesures exploratoires d’empoussièrement silice ont fait l’objet d’une convention entre les différents acteurs de la branche (CAPEB, FFB, FNTP, SCOPBTP) et ont été financées par l’OPPBTP.

Cette étude a été lancée il y a environ un an. Une centaine de mesures ont été réalisées sur les chantiers (la moitié en travaux publics et l’autre moitié dans le bâtiment)représentant une douzaine de situation de travail distinctes.

Dans cette étude, deux entreprises adhérentes de la CAPEB, issus des métiers de la pierre, ont été les premiers volontaires pour la réalisation de mesures d’empoussièrement.

Aujourd’hui,l’étude réalisée par l’OPPBTP touche à sa fin et une partie des mesures est encore en cours d’exploitation. Néanmoins, les premiers résultats qui nous ont présentés mettent en évidence globalement une majorité de valeurs d’empoussièrement proches des valeurs règlementaires, dans les cas d’utilisation d’équipements de protection individuelle (EPI) et de moyens de protections collectives (MPC) courants.

Nous attendons le rapport final qui devrait être disponible avant la fin d’année afin de communiquer plus largement sur les dispositions à prendre en termes de prévention pour se conformer à la règlementation silice. Ce travail sera effectué en collaboration avec IRIS-ST le pôle santé sécurité de l’artisanat du bâtiment et des métiers du paysage.

Zoom sur la silice cristalline

À l’état naturel, la silice cristalline (notamment le quartz) est présente dans de nombreuses roches (grès, granite, ardoise …) qui sont utilisées comme matériaux de construction ou granulats (sable ou gravillons) pour confectionner des mortiers ou des bétons.

De ce fait, la silice est présente dans de nombreux matériaux utilisés sur les chantiers en quantité variable, suivant la constitution de ces matériaux.

Quelles sont les situations de travail les plus exposantes ?

Plusieurs métiers sont concernés :

  • les métiers de la maçonnerie
  • les métiers de la pierre
  • les métiers de la couverture
  • les métiers du carrelage
  • les métiers des revêtements de sol et de la peinture

Les situations de travail concernées sur lesquelles des tests ont été réalisés :

  • sablage ou ponçage de bétondécoupe de carrelage, de tuile ou d’ardoise
  • découpe de briques, parpaings
  • travaux de percement, ponçage
  • découpe de certaines pierres naturelles (opération de découpe, travaux de taille)
  • décapage de façade
  • manipulation de produits tels que : béton, mortier, colle céramique, enduit de façade, brique, tuile...
  • opérations de balayage de chantier
  • ...

Quels sont les risques

La silice cristalline est un produit dit « CMR » et est classé cancérogènes pour l'Homme. (arrêté du 5 janvier 1993).
Pour rappel, les produits CMR signifient : cancérigènes (provoque le cancer), mutagènes (modifie le code génétique), reprotoxique (altère les fonctions de reproduction).

Pour l’Homme, les risques sur la santé concernent :

  • les voies respiratoires : irritation du nez, gorge, yeux, des voies respiratoires (rhinite sinusite), allergies respiratoires (asthme), maladies respiratoires (silicose)...
  • les voie cutanées : démangeaisons, brûlures, effets cancérogènes à long terme (cancer des fosses nasals, des sinus, cancer broncho-pulmonaire)
  • les voies digestives : irritations, intoxications, brûlures, effets cancérogènes à long terme

Pour en savoir plus sur les risques et sur les conseils de prévention: