2020-09-02 00:00:00

Réforme du RGE : la CAPEB s’est battue pour limiter la complexité du nouveau dispositif qui doit permettre de mieux lutter contre la fraude

Le dispositif RGE fait l’objet d’une refonte globale voulue par les pouvoirs publics et l’ADEME. Plusieurs évolutions importantes vont voir le jour et entreront en application en deux temps, notamment grâce à l’action de la CAPEB. Ainsi, dès le 1er septembre 2020, les mesures de lutte contre la fraude sont effectives. Puis, au 1er janvier 2021, les dispositions relatives à la modification de la nomenclature des travaux et au renforcement des contrôles de réalisation sur les domaines critiques.

La mise en place du nouveau dispositif RGE intervient après plus de 2 ans et demi d’échanges et de négociations.

Tout au long des travaux conduit par une instance partenariale ad hoc et réunissant l’ensemble de la filière bâtiment, la CAPEB s’est battue, ce qui a permis :
- le maintien de la qualification ECO Artisan RGE pour les TPE du bâtiment
- une limitation de l’augmentation du nombre d’audits RGE
- l’expérimentation de l’audit « au coup par coup », désormais appelé « travaux accompagnés », pour les entreprises qui ne sont pas RGE.

Dès le début de la crise sanitaire, la CAPEB a réagi pour demander le report de la mise en place du nouveau dispositif RGE au 1er janvier 2021, ceci afin de laisser le temps aux entreprises de s’y préparer. Ainsi, ce sont prioritairement les mesures de lutte contre la fraude qui entrent en vigueur au 1er septembre 2020.

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LES MESURES DE LUTTE CONTRE LA FRAUDE ENTREES EN VIGUEUR

Ce volet est une composante importante de cette réforme avec une priorité : la chasse à l’éco-délinquance. L’objectif est de lutter contre certains acteurs du marché qui agissent au détriment du respect des règles techniques ou de la qualité des travaux et utilisent des pratiques commerciales douteuses.

Les principales modifications portent sur les points suivants :

- le renforcement du traitement des réclamations et signalements : contrôle(s) de réalisation supplémentaire(s), auditions de l’entreprise, demandes de justificatifs et pièces complémentaires… pouvant aboutir à la radiation de l’entreprise.

- de nouvelles grilles de contrôle de réalisations seront publiées sur le site www.faire.gouv.fr. Elles seront harmonisées et applicables par tous les organismes de qualification.

- des contrôles de réalisation supplémentaires pourront être exigés en cas d’écart(s) majeur(s),ou un complément de formation suite à un écart majeur ou plusieurs écarts mineurs.

- la mise en place de l’audit aléatoire : choix aléatoire des chantiers contrôlés : l’entreprise acceptera que ses données de chantiers soient transmises par les administrations de l’Etat, l’ANAH… notamment à l’organisme de qualification afin de choisir de façon aléatoire le(s) chantier(s) à contrôler.

Point de vigilance : dès la finalisation des grilles de contrôles de réalisation, les entreprises RGE seront alertées, afin d’en prendre connaissance et de les utiliser comme outil d’autocontrôle sur les chantiers.

Concernant la lutte contre la fraude, la CAPEB s’était prononcée début janvier 2020 contre le démarchage, effectué par des plateformes téléphoniques externalisées, en matière de rénovation énergétique.

La CAPEB continue de demander un renforcement des contrôles notamment de la part de la DGCCRF pour lutter contre les fraudes et les entreprises non vertueuses. En effet, le sujet RGE reste sensible pour les entreprises et son appropriation dépend de la capacité à lutter réellement contre les éco délinquants. Sinon, les entreprises vertueuses ne comprendront pas le renforcement des exigences les concernant !

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D'AUTRES EVOLUTIONS A VENIR DEBUT 2021

D’autres mesures verront le jour à compter du 1er janvier 2021 et compléteront le dispositif. Ces nouvelles mesures porteront principalement sur 3 points :

- L’évolution de la nomenclature de travaux avec le passage de 12 à 17 catégories de travaux, toujours organisées en 2 familles principales « SYSTÈME » et « ISOLATION »

- La mise en place de domaines critiques qui concerneront les catégories de travaux identifiées comme sensibles, et pour lesquelles de nombreuses fraudes ou malfaçons ont été remontées. Ces domaines critiques feront donc l’objet d’une attention particulière et les entreprises seront contrôlées davantage.

- Un renforcement des contrôles de réalisation sur les domaines critiques et une augmentation du nombre de références de chantiers demandées aux entreprises pour le contrôle de réalisation. Ainsi, il pourra y avoir jusqu’à 3 contrôles par famille (A et B) sur 4 ans afin de mieux contrôler les réalisations RGE.

Point de vigilance : dès maintenant, les dossiers de renouvellement et de révision QUALIBAT intègreront la nouvelle nomenclature RGE, ceci afin de laisser le temps aux entreprises de s’y préparer.

Il est important de préciser que la CAPEB s’est battue pour :
- le maintien du principe de l’audit unique famille "Systèmes" (actif) / famille "Isolation" (passif), pour les domaines non critiques
- une limitation de l’augmentation du nombre d’audits RGE. Minimum 1 audit / maximum 6 audits (concerne très peu d’entreprises), au lieu d’une vingtaine d’audits comme cela avait été envisagé, par les pouvoirs publics, lors des travaux.