2013-05-16 00:00:00

Sans surprise, la baisse de l’activité se poursuit

Pour le quatrième trimestre consécutif, l’activité en volume recule. La dégradation des carnets de commande ne permet pas d’espérer une amélioration rapide malgré les récentes annonces gouvernementales.

Le recul est de -3% au premier trimestre 2013.
Le recul de l’activité de - 3 % résulte d’un décrochage net dans le neuf de –6 % et de la poursuite du repli de -1,5 % en entretien-rénovation.
La construction neuve continue de se dégrader, marquée à la fois par des conditions climatiques rudes et une conjoncture économique particulièrement difficile. A la fin février 2013, on compte 336 000 mises en chantier soit une baisse de –18,3 % sur les 12 derniers mois cumulés. Sur la même période, le nombre de permis de construire est également en repli -7 %.
L’entretien-amélioration voit son activité baisser comme au trimestre précédent de -1,5 %. Les travaux d’amélioration de la performance énergétique des logements sont encore en légère croissance avec 0,5 % de progression ; notons néanmoins que cette croissance fléchit fortement puisqu’elle était de + 3 % au même trimestre de l’année précédente.
L’ensemble des corps de métiers est affecté par cette dégradation et affiche une diminution d’activité comprise entre – 4 % et – 2 %, la maçonnerie restant l’activité la plus impactée.
Dans ce contexte, la dégradation des trésoreries s’est accélérée au premier trimestre 2013.
Les besoins en trésorerie se sont encore accrus. En effet, en avril 2013, plus de 60 % des entreprises ont un besoin de trésorerie supérieur à 10 000 euros (contre seulement 27 % en janvier 2011). Le montant moyen de besoins en trésorerie est de 22 000 euros.
Les carnets de commandes offrent peu de visibilité ; ils sont inférieurs à 3 mois et représentent 87 jours de travail. Ces prévisions concernent l’ensemble des entreprises quelles que soient leur taille et leur activité.
La demande s’est fortement contractée, suite à la crise économique du pays et face aux incertitudes liées à la hausse du chômage et à la baisse historique du pouvoir d’achat ; les ménages ralentissent leur consommation et les entreprises diffèrent leurs projets d’investissement.
La TVA réduite à 5 % sur la construction et la rénovation de logements sociaux, la limitation des recours abusifs contre les permis de construire, la subvention de 1 350 euros pour les travaux de rénovation effectués par les classes moyennes ainsi qu’un moratoire de deux ans sur les nouvelles normes constituent les principales mesures annoncées dans le «plan d’urgence» et présentées par le Président de la République le 21 mars 2013.
Au-delà de ces annonces, la filière construction espère d’autres mesures pour relancer la construction neuve et l’entretien-rénovation. Ainsi, les artisans du bâtiment attendent que la TVA à 5 % soit étendue à la rénovation de logements anciens afin de soutenir durablement la demande de travaux dans cette période de crise.
Sur les 118 000 auto-entrepreneurs qui exercent leur activité dans la construction, 57 000 seulement déclarent un chiffre d’affaire qui est en moyenne de 18652€ par an.
Le rapport de l’IGAS, qui vient d’être publié, est très décevant et ne résout pas les problèmes soulevés par la CAPEB. On ne peut pas admettre que ce régime génère une concurrence déloyale et préconiser des mesures sans incidences sur cette concurrence. Le comble est d’entendre que ce régime serait limité dans le temps jusqu’à… 5 ans ! C’est inenvisageable.
La CAPEB a formulé plusieurs propositions concrètes pour rétablir un équilibre. La solution la plus efficace serait bien entendu d’exclure purement et simplement le bâtiment du champ de ce régime. Mais au minimum, l’installation sous ce régime doit être limitée à un an, l’inscription au répertoire des métiers doit être obligatoire, y compris pour les activités accessoires ; et les auto-entrepreneurs doivent être accompagnés pour évoluer vers des entreprises de droit commun.