2012-10-23 00:00:00

Auto-entrepreneurs

Depuis quatre ans, la CAPEB dénonce avec force la concurrence déloyale qu’exercent les auto-entrepreneurs vis-à-vis des entreprises relevant du régime commun et la création d’entreprises et d’activités illusoires et précaires. On rappellera d’ailleurs qu’au début de l’instauration du régime de l’auto-entreprise, la CAPEB a été la seule organisation professionnelle à s’y opposer. Il semble que ses arguments inlassablement répétés lors des rendez-vous ministériels et parlementaires finissent par c

Force est de constater que la nouvelle majorité engage un processus de remise en question sur ce dossier.
La CAPEB attend avec impatience les résultats des deux enquêtes en cours et souhaite que le Gouvernement ne manque pas de courage pour recadrer le régime, n’en déplaise aux représentants des auto-entrepreneurs. En période de crise plus que jamais, tout le monde doit pouvoir évoluer avec les mêmes droits, les mêmes chances, les mêmes devoirs, les mêmes contraintes.
Mais, suite au projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2013 qui prévoit plus d’un milliard de prélèvements supplémentaires aux travailleurs indépendants contre 150 millions aux auto-entrepreneurs, la CAPEB n’est pas dupe du leurre qui est présenté aux travailleurs indépendants.
Le projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2013 fait valoir le principe d’une contribution équivalente en termes de niveau de taux de cotisation sociale entre les auto-entrepreneurs et les travailleurs indépendants soumis au régime de droit commun.
Or ce principe, louable en soi, relèvera dans son application d’un décret dont l’échéance, le contenu et les modalités de mise en œuvre ne sont pas précisés. Une progression de 3 points porterait l’actuel taux applicable aux activités de services de 21,3 % à 24,6 %. Cette mesure permettrait d’économiser sur le déficit de la sécurité sociale la somme de 150 millions.
Certes. Cependant, dans le même temps, les travailleurs indépendants se voient imposer 3 dispositions contribuant à réduire le déficit de la sécurité sociale à hauteur d’un 1,06 milliard d’euros, alourdissant considérablement les charges des entreprises artisanales :

  • le déplafonnement de la cotisation d’assurance maladie maternité (410 millions d’euros) ;
  • la suppression de l’abattement de 10 % pour les frais professionnels pour les gérants majoritaires (575 millions d’euros) ;
  • et la réintégration, dans l’assiette des cotisations sociales, des dividendes pour les sociétés assujetties à l’impôt sur les sociétés et dirigées par un travailleur indépendant (75 millions d’euros).
    Au moment où nos entreprises s’enfoncent dans la crise, le Gouvernement impose, sans aucune concertation, un alourdissement de leurs charges et creuse encore un peu plus l’écart entre leurs situations et celles des auto-entrepreneurs. Nous sommes bien loin de l’équité affichée par le projet de loi. Au lieu de régler le problème, le projet de loi de financement de la sécurité sociale l’aggrave et met à mal la compétitivité de nos entreprises. Il faut absolument que la réforme tant attendue de ce régime y remédie.