Construction neuve/Rénovation : le Gouvernement se trompe de stratégie
L’ADEME estime un besoin en logements inférieur à 150 000 logements par an à l’horizon 2050. Et depuis le 2ème trimestre 2023, les mises en vente de logements neufs, sont supérieures aux réservations. Le Secrétariat Général à la Planification Ecologique établit le besoin annuel entre 302 000 et 360 000 logements neufs sur la période 2020-2030. Les autorisations de chantiers s’établissent à 330 900 logements autorisés entre décembre 2023 et novembre 2024, soit précisément dans la fourchette du SGPE.
Il n’y a donc pas lieu de concentrer tous les efforts sur la construction neuve.
En revanche, la rénovation des logements représente un gisement considérable d’offres potentielles de logement et d’activité pour les entreprises artisanales du bâtiment.
L’INSEE estime à 3,1 millions le nombre de logements (soit 8% des logements) et le nombre de passoires énergétiques à 5,8 millions (15,6 % du parc) au 1er janvier 2024, dont 567 000 passoires énergétiques (logements individuels et appartements) interdites à la location qui doivent être rénovées pour être remises sur le marché.
On sait que 80 % des logements de 2050 existent déjà aujourd’hui et qu’une infime minorité d’entre eux sont adaptés aux conditions climatiques à venir (6 % seulement). Sans compter les 2 millions de m2 de bureaux en friche en France et transformables en logements et les 11 millions de logements construits dans du bâti ancien ou patrimonial (soit un tiers du parc français) qui doivent également être rénovés. Bref, le potentiel est vertigineux.
En outre, la rénovation des logements permet de répondre aux enjeux climatiques et énergétiques (économie d’énergie, diminution des gaz à effet de serre) mais aussi environnementaux (80 fois plus de matériaux sont nécessaires à la construction d’un logement collectif par rapport à la rénovation d’un bâtiment équivalent) et de santé publique (La rénovation de l’ensemble des passoires thermiques d’ici 2028 permettrait d’éviter des coûts de santé de près de 10 milliards par an).
Il n’y a donc aucun intérêt à consacrer davantage de deniers publics dans la construction de logements neufs alors que l’intérêt général voudrait que tous les efforts se portent sur la rénovation de l’existant !