2020-07-24 04:33:13

Coup de pouce ITE : tour de vis immédiat !

Après l’isolation des combles à 1 €, ce sont les isolations des murs par l’extérieur qui attirent la convoitise des éco-délinquants.

Si le reste à charge pour le client est de 1 € dans tous les cas, l’ITE est un marché beaucoup plus juteux pour les fraudeurs puisque le coût moyen d’une opération est de 15 à 18 000 € réglés sans sourciller par les obligés via les CEE !

Des arnaques scandaleuses en tous points. L’argent de la collectivité est ainsi honteusement spolié et les travaux ne sont ni faits ni à faire. Les clients sont trop souvent amenés à faire reprendre ces isolations réalisées au mépris de toutes les règles de l’art et qui sont même parfois dangereuses pour leur sécurité.

Or, ils n’ont généralement pas les moyens de les faire refaire, d’autant qu’ayant déjà utilisé les aides de l’Anah une première fois, ils n’ont plus le droit d’y recourir une seconde fois.

Quant aux artisans, ils sont doublement pénalisés puisque, non seulement ils ne réalisent pas ces travaux, et passent donc à côté d’un marché pour lequel ils sont pourtant parfaitement compétents, mais ils sont trop souvent amalgamés avec les fraudeurs incompétents qui exploitent sans vergogne le filon !

Ces éco-délinquants laissent une image déplorable des professionnels du bâtiment dans l’esprit des particuliers qui ne sont guère en mesure de faire la différence entre les bons et les mauvais !

Face à la multiplication des malfaçons et des fraudes sur l’ITE, l’Anah a décidé de réduire les aides correspondantes avec effet immédiat.
Les forfaits passent à 60€/m² pour les ménages modestes et à 75€/m² pour les ménages très modestes (contre 100€ et 75€ jusqu’ici) et la surface de murs isolés éligible à l’aide est limitée à 100m², afin d’éviter les surfacturations.

La CAPEB regrette cette décision prise sans concertation et qui pénalise l’immense majorité des entreprises vertueuses alors que les dérives constatées sur le terrain sont le fait d’éco délinquants bien connus de tous.
Il aurait donc mieux valu renforcer les contrôles sur ces entreprises plutôt que de revoir le niveau des aides, ce qui conduira inévitablement à une baisse des travaux d’ITE.

En outre, le changement régulier des dispositifs d’aide nuit à la lisibilité des aides et de leurs mécanismes qui sont déjà mal connus et peu compris tant par les clients que par les entreprises. De quoi finir par bloquer ce marché de la rénovation énergétique !

Le Président de la CAPEB qui a pu s’entretenir ce jeudi matin avec la Ministre du Logement Emmanuelle Wargon n’a pas manqué de l’alerter à ce sujet.