2020-10-01 00:00:00

Douches sans ressaut : une généralisation trop rapide

La CAPEB a apposé sa signature à un courrier commun à l’attention de la Ministre du Logement pour contester la généralisation, dès le 1er juillet prochain, des douches sans ressaut.

En effet, si l’installation de douches sans ressaut semble envisageable aujourd’hui pour les maisons individuelles et rez-de-chaussée, elle nécessite un temps d’adaptation technique et humain pour les logements desservis par ascenseur.

Non que la CAPEB conteste l’intérêt de ces équipements, notamment pour en faciliter l’accessibilité, mais parce qu’elle constate que l’installation de ces douches implique des modifications importantes dans les solutions techniques à mettre en œuvre et qui, pour l’instant, occasionnent beaucoup de sinistres. En outre, ces équipements nécessitent une mise en cohérence des DTU et normes applicables aux salles d’eau qui ne peut pas se faire en 6 mois.

Cette mesure pose notamment des difficultés dans la gestion des interfaces entre les différents corps de métiers (carrelage, plomberie, équipement, pose) et va nécessiter une spécialisation de la filière pour la mise en œuvre de douches sans ressaut. Les industriels devront aussi adapter leur offre de produits.

Au passage, la CAPEB fait observer que cette obligation, appliquée dans des délais trop courts, est porteuse de coûts supplémentaires tant en ce qui concerne la durée de vie du bâtiment qu’en termes de sinistralité et d’adaptations connexes (plancher et chape).

Elle relève également que cette nouvelle obligation est contraire à l’obligation de résultat contenue dans la loi Essoc et qui permettrait aux professionnels d’imaginer de multiples solutions innovantes.

C’est pourquoi la CAPEB et les autres organisations concernées demandent à la Ministre du logement de surseoir à la généralisation de ces types de douches au 1er juillet 2021 et d’accepter la mise en œuvre d’une expérimentation suffisamment large pour permettre d’identifier les blocages techniques et les solutions à leur apporter.

Ce temps d’expérimentation nous parait indispensable pour permettre aux professionnels de tester les solutions en développement, de s’approprier les compétences associées et de déterminer une échéance raisonnable pour l’entrée en vigueur de cette nouvelle obligation.