2020-11-25 00:00:00

Indemnités journalières BTP et Covid-19 : un nouveau texte est paru

Depuis mi-octobre un flou juridique existait concernant les indemnités versées aux personnes faisant l’objet d’une mesure d’isolement en raison d’une exposition au Coronavirus. Se posait en particulier la question de l’application ou non d’un délai de carence pour les salariés cas contacts. Un décret est venu régler la situation concernant les IJSS mais pas concernant le complément employeur.

/ Indemnités journalières BTP et Covid-19 : une partie des incertitudes est levée

Dès le mois de janvier, un décret avait été adopté pour permettre de déroger aux conditions d'ouverture de droit et au délai de carence pour le bénéfice des indemnités journalières maladie des personnes exposées au Coronavirus.
Mais ce texte, plusieurs fois modifié, avait en partie cessé de s’appliquer depuis le 10 octobre (date correspondant au terme d'une période de 3 mois à compter de la fin de l'état d'urgence sanitaire).

Face à la nouvelle vague de l’épidémie, un nouveau décret vient donc d’être adopté s’agissant des salariés qui ne peuvent pas continuer à travailler, y compris à distance, car ils sont :
- une personne vulnérable ;
- ou le parent d'un enfant de moins de seize ans ou d'une personne en situation de handicap faisant l'objet d'une mesure d'isolement, d'éviction ou de maintien à domicile ;
- ou en isolement en tant que cas contact.

Ainsi, pour ces personnes, jusqu’au 31 décembre 2020 :
- le droit aux IJ est ouvert sans qu’il soit nécessaire pour le salarié de remplir les conditions d’indemnisation (travailler au moins 150 heures sur une période de 3 mois civils (ou 90 jours) ou cotiser sur un salaire au moins égal à 1015 fois le montant du SMIC horaire au cours des 6 mois civils précédent l’arrêt) ;
- le délai de carence (de 3 jours normalement) ne s’applique pas ;
- les indemnités journalières ne sont pas prises dans les compteurs de durée maximale d'indemnité journalière.

Ce décret confirme également que c’est l’assuré lui-même qui doit déclarer son arrêt de travail en ligne via le téléservice declare.ameli.fr. Cela vaut pour les cas contacts et les personnes qui gardent un enfant.

Les salariés placés en position d’activité partielle en tant que personne vulnérable ou parent d’un enfant ou d’un proche isolé ne peuvent pas bénéficier des IJ mentionnées en cas d’arrêt de travail pour l’un de ces motifs. Or,aujourd’hui c’est bien l’activité partielle qui doit être utilisée pour les personnes vulnérables et les gardes d’enfant. Le nouveau texte adopté a donc principalement un impact pour les salariés cas contacts. Notez que certains travailleurs non-salariés et certaines catégories particulières de travailleurs bénéficient toujours des indemnités journalières de Sécurité sociale en cas d’arrêt de travail pour garde d’enfant.

// Indemnités journalières BTP et Covid-19 : l’incertitude autour des indemnités complémentaires

Vous devez verser, sous certaines conditions, une indemnité complémentaire à l'indemnité journalière de Sécurité sociale à votre salarié.
En temps normal, dans le BTP, cette indemnité complémentaire est versée après l’application, sauf exception, d’un délai de carence de 3 jours pour les arrêts d’origine non professionnelle.
Pour les ouvriers des Travaux publics ayant au moins un an d’ancienneté, le délai de carence de 3 jours ne s’applique pas. Ainsi, ils perçoivent 100 % de leur salaire du 1er au 45e jour et 75 % à partir du 46e jour au 90e jour d’arrêt inclus.
Mais là encore les règles ont été aménagées à plusieurs reprises pour faire face à la crise sanitaire.
Pour tous les arrêts maladie liés au Covid-19, le délai de carence avait ainsi été supprimé de même que l’une des conditions requises pour avoir droit à l’indemnisation de son employeur, à savoir disposer d’une certaine ancienneté, qui dépend dans le BTP de la qualification.
La suppression du délai de carence a cessé de s’appliquer au 10 octobre 2020.
Pour le moment, aucun nouveau texte n’a été adopté sur ce sujet. Vous n’êtes donc pas en tort si vous faites application du délai de carence.
Quant à la suppression de la condition d’ancienneté, elle devait cesser de s’appliquer à une date définie par décret et au plus tard au 31 décembre 2020. Mais là encore les différents textes qui ont été publiés sont ambigus et sèment le doute sur la date de fin à retenir. Dans l’attente de plus de précisions nous vous conseillons, pour plus de sûreté, de ne pas appliquer de condition d’ancienneté.