Le BIM comment ça marche?

Si le numérique dans la construction ne sera sans doute pas une révolution, il constitue néanmoins une évolution majeure. Certes, les métiers ne changent pas. Mais la façon de travailler des professionnels risque d’être fortement impactée, en particulier au niveau des échanges entre tous les intervenants sur un chantier.
Il faut s’en convaincre le numérique, à terme, ne concernera pas que les grands chantiers mais il aura aussi vocation à être utilisé dans la rénovation, sur des chantiers de taille plus modeste, c’est-à-dire ceux sur lesquels les entreprises artisanales du bâtiment sont très présentes.
Les avantages organisationnels, économiques et commerciaux du BIM sont nombreux.
L’univers fermé des chantiers où le papier est roi commence à s’ouvrir à la dématérialisation et les raisons de cette évolution sont évidentes : Le BIM offre en effet une série d’avantages tout à fait notables.
Il permet d’abord de gagner du temps dans les tâches annexes au métier (métré, devis, relation client, relation fournisseur, échanges avec les autres entreprises, etc) et de pouvoir disposer des données dont on a besoin sans se déplacer et en temps réel.
Le BIM permet à ceux qui l’utilisent d’être plus efficaces dans l’organisation de leurs interventions. C’est ainsi qu’une entreprise sera plus pertinente dans ses suggestions de matériaux si elle peut vérifier avant l’état des stocks de ces matériaux chez son fournisseur. Et le BIM le lui permet.
C’est aussi une manière de collaborer plus rapidement et sans erreur entre professionnels. Aussitôt après avoir pris les dimensions d’une ouverture le maçon pourra les transmettre par ce biais au menuisier qui fabriquera une fenêtre sur ces bases.
Le BIM, c’est aussi une capacité nouvelle de réagir très vite à un changement. Ainsi, si un chauffagiste passe un tuyau ailleurs que prévu initialement, tous les autres intervenants le sauront immédiatement grâce au BIM et pourront adapter le délai et la nature de leur propre intervention.
Cette manière de travailler ensemble est aussi un élément valorisant vis-à-vis de ses clients en leur montrant comment faire des économies sur leur bâtiment. Sachant que la gestion/maintenance d’un bâtiment sur son cycle de vie représente 75 % du coût du bâtiment, il est préférable d’anticiper au maximum et de réaliser les bons travaux dès le départ….
Le BIM permet aussi aux usagers de mieux suivre l’entretien de leur bâtiment puisque tous les éléments constitutifs et évolutifs de ce bâtiment sont disponibles en permanence grâce au BIM.
Enfin, l’avenir est aussi à l’utilisation de lunettes virtuelles permettant de visualiser les travaux projetés et, le cas échéant, de procéder à des changements.
Devant tous ces avantages économiques et commerciaux, il est inenvisageable que le numérique se développe uniquement au sein des grandes entreprises et des grands groupes, laissant les petites entreprises « regarder passer le train ».
D’autant que les petites entreprises sont, pour la plupart, déjà prêtes à utiliser ce type d’outils sans avoir à faire des investissements lourds : les outils nécessaires pour utiliser le BIM sont déjà dans l’entreprise : ordinateur, tablette, téléphone portable, viewer gratuit, etc.
Mais évidemment il reste encore beaucoup de travail notamment pour disposer de logiciels réellement adaptés à nos chantiers de petite taille et à nos métiers. Il faut aussi passer du neuf à la rénovation ce qui n’est pas si simple. Sans oublier les formations pour permettre aux entreprises d’utiliser au mieux l’ensemble de ces innovations. C’est tout l’objet du PTNB (Plan Transition Numérique dans le Bâtiment).
Tous les artisans n’auront pas le même usage du BIM : certains seront simples utilisateurs (recherche de données et d’infos déposées par les autres intervenants), d’autres seront pourvoyeurs d’éléments (numérisation des plans d’exécution par exemple) mais tous pourront l’utiliser. C’est tout le sens de la vidéo que la CAPEB a réalisée.