2019-06-20 04:19:28

Conventions collective nationales des ouvriers du bâtiment (CCN) Après les bassesses, les mensonges de la FFB mis à nus !

Nous avions publié le mois dernier le prologue de ce feuilleton en décryptant la stratégie » anti entreprises de moins de 10 salariés » de la FFB. Voici ce mois-ci la suite…

Exploiter les petites entreprises du bâtiment ? La CAPEB est contre !

La FFB cherche par tous les moyens à supprimer la distinction entre moins de 10 et plus de 10 salariés sous prétexte de simplification. La vraie raison est plus sournoise…
La raison cachée de la FFB : faire croire qu’un artisan avec moins de 10 salariés a les mêmes intérêts qu’un major tel que Vinci ou Colas. Qui peut croire une telle chose ? Personne ! La FFB cherche à servir les intérêts de ses adhérents, c’est-à-dire les grosses entreprises !
Prenons un exemple, le travail détaché non déclaré, contrairement à la CAPEB, la FFB était :

  • Contre le relèvement du seuil de l’infraction en cas d’utilisation de main d’œuvre non déclarée
  • Contre la publication sur internet d’une « liste noire » des entreprises qui auraient utilisé de la main d’œuvre illégale
  • Contre l’abaissement du seuil de l’infraction constatée pour être inscrit en liste noire (concrètement, la FFB voulait un seuil le plus élevé pour qu’un maximum d’entreprises en faute échappe à la liste noire)
  • Contre l’interdiction de percevoir toute aide publique pour une entreprise qui aurait été condamnée pour travail dissimulé, emploi d’étrangers sans titre de travail ou prêt illicite de main d’œuvre pour une durée de 5 ans

La FFB soutient manifestement un monde où les petites entreprises sont corvéables à merci sous le joug des plus grosses. Pour mémoire, l’inspection du travail a découvert plus de 220 personnes non déclarées sur le chantier de l’EPR conduit par Bouygues à Flamanville.
La CAPEB s’élève contre des chantiers qui échappent aux artisans car ils sont réalisés par des travailleurs étrangers non déclarés ! Nous connaissons tous des chantiers proches de chez nous de ce type ! Ce n’est pas acceptable pour nos entreprises, ce n’est pas supportables d’exploiter la misère humaine de la sorte !
Mettre la négociation syndicale dans les petites entreprises du bâtiment et perdre son indépendance ? La CAPEB est contre !

La FFB accuse la CAPEB et les organisations syndicales de vivre sur l’argent des entreprises du bâtiment. FAUX, on explique pourquoi.

Afin d’éviter aux chefs d’entreprises de moins de 20 salariés d’être obligées de négocier avec les syndicats de salariés, la CAPEB soutient une négociation à l’échelle régionale avec les organisations syndicales. Pour conduire cela, les entreprises se voient appliquer une contribution de 0,15%. Cet argent sert à conduire le dialogue social en région et uniquement à cela ! Le financement est mutualisé et totalement transparent.
Franchement, regardons les choses en face, une entreprise avec 4 salariés paie 12,50 €/mois en moyenne au titre du 0,15%. C’est l’assurance pour le chef d’entreprise que les intérêts des petites entreprises seront pris en compte !
La raison cachée de la FFB : sans une CCN encadrant les spécificités des entreprises de moins de 10 salariés, la FFB se retrouverait en situation de domination sur le dialogue social avec la puissance financière qui repose essentiellement, rappelons-le, sur les cotisations des grandes entreprises. Dans ces conditions, faire croire que la FFB défend les intérêts des petites entreprises est un leurre. S’il faut choisir entre les intérêts des grandes et des petites entreprises, la FFB choisira toujours, et sans surprise, le camp de ceux qui la financent.
Prenons un exemple, la formation professionnelle, contrairement à la CAPEB, la FFB est pour la disparition du critère des moins de 10 salariés qui encadre les fonds de formation des petites entreprises. La FFB aimerait que les grosses entreprises puissent les consommer ! Quel artisan a envie de payer la formation des majors ?

Décider de tout, tout seul, aux seuls bénéfices de ses propres intérêts ? La CAPEB est contre !

Contrairement aux affirmations de la FFB, la CAPEB n’achète pas les syndicats de salariés, ces pratiques n’existent pas et n’ont jamais existé au sein des représentants de l’artisanat, contrairement à d’autres organisations !!
L’argent de nos adhérents sert à développer des services, conduire un lobbying… bref défendre et soutenir les artisans du bâtiment.
Faire croire, ou laisser croire, que la CAPEB pourrait acheter une organisation syndicale de salariés est tout simplement injurieux et très proche de la diffamation !
La CAPEB prône un dialogue social ouvert et constructif, avec des lignes rouges, pas une farce où la FFB se montre autoritaire.
Prenons un exemple, la négociation des CCN des ouvriers du bâtiment de ces derniers jours, la FFB a provoqué l’annulation de ces CCN avec une attitude intransigeante, en décidant seule et en ne respectant pas ses engagements. Résultat : les entreprises du bâtiment sont toutes perdantes, les CCN de 2019 qui n’entreront pas en vigueur étaient plus avantageuses et sécurisantes dans leur rédaction que celles de 1990 ! Une fois de plus, la FFB ne sert que ses intérêts et pas ceux de la profession !
La CAPEB qui représente les entreprises de proximité, à taille humaine, depuis 1946, sait combien elles sont différentes et méritent d’être traitées, de manière spécifique et adaptée.

C’est bien dans ce cadre de la défense des intérêts des entreprises artisanales que la CAPEB continue de s’inscrire en demandant le maintien des champs conventionnels (2 CCN des ouvriers) qui respectent les spécificités de ces entreprises.