Mobilité des travailleurs : il faut une mise à jour des règles

Dans le cadre d'une réunion des ministres des Affaires sociales et de l'Emploi qui se déroulait le 19 avril dernier, Patrick Liébus, président d'EBC, a été invité à prendre la parole sur le thème de la mobilité des travailleurs et du détachement.
Sans détour, Patrick Liébus a d'emblée affirmé : « Il nous paraît clair que le marché du travail de l'Union européenne (UE) n'est plus du tout le même qu'en 1996. Il a radicalement changé, surtout grâce à l'inclusion de treize Etats membres dont les conditions économiques et les systèmes sociaux diffèrent d'autres pays de l'UE. Il est donc évident qu'il faut une mise-à-jour des règles. »
Dans la foulée, Patrick Liébus a précisé : « Le seul salaire minimum légal ne peut pas être l'outil de comparaison dans un secteur qui a une panoplie d'éléments additionnels, résultats d'avancées sociales sectorielles convenues lors du dialogue social. Notre secteur a une très forte intensité de main-d'œuvre et donc l'impact de son coût sur la compétitivité est très élevé. L'application de règles obligatoires similaires sur les salaires pour les travailleurs détachés et les travailleurs locaux est fondamentale ! Nous devons réduire l'impact qu'ont les différences salariales et sociales sur le détachement ! Cela a créé une concurrence déloyale surtout dans les flux de travailleurs partant des pays à bas salaires vers les pays à hauts salaires. D'ailleurs, je peux vous garantir que l'acceptation des règles actuelles est au plus bas dans les pays receveurs de détachement car les artisans et les très petites entreprises locales perdent des marchés - et donc des emplois - à cause de la concurrence déloyale générée par le détachement. »
En marge de cette réunion, Patrick Liébus a rencontré et s'est entretenu en privé avec Myriam El Khomri, ministre du Travail, de l'Emploi, de la Formation professionnelle et du Dialogue social, ainsi qu'avec Marianne Thyssen, commissaire européenne à l'Emploi, aux Affaires sociales, aux Compétences et à la Mobilité des travailleurs.
La CAPEB rappelle qu’elle combat avec insistance le travail détaché et qu’elle réclame une modification de la directive européenne qui l’organise.
Elle demande notamment que les cotisations sociales soient celle du pays où est réalisée la prestation et non celle du pays d’origine comme actuellement car cela crée un véritable dumping social.
Avec la CAPEB sauvons nos entreprises et nos emplois !









