2021-03-04 00:00:00

Malgré la crise, l’apprentissage cartonne ! Ne le ralentissons pas !

L’année 2020 aura permis d’enregistrer un nombre d’entrée en apprentissage record : + 40 % par rapport à 2019 qui était déjà une année exceptionnelle ! Les mesures de soutien prises en 2020 doivent être prolongées jusqu'à la fin de l'année pour confirmer cette tendance.

L’an dernier, à peu près à cette époque, nous avions craint une chute de l’apprentissage compte tenu des restrictions imposées par la crise sanitaire. Nous avions très vite alerté le Gouvernement pour qu’il prenne sans délai des mesures permettant d’encourager les chefs d’entreprise à prendre des apprentis en dépit des circonstances.

Le résultat dépasse nos espérances ! Plus de 500 000 jeunes ont pu trouver une place au sein d’une entreprise pour apprendre un métier. Autant de jeunes qui ne resteront pas sur le bord de la route. L’apprentissage a ainsi battu tous les records, lui qui plafonnait à 270 ou 280 000 annuels depuis une dizaine d’années.

Les chiffres du Ministère du Travail permettent de constater qu’un quart des nouveaux contrats concernent la préparation d’un CAP ou d’un BEP. La formule plait de plus en plus aux diplômés du supérieur qui représentent la moitié des contrats signés l’an dernier. Le BTP embauche à lui seul 10 % des apprentis. Et dans les deux tiers des cas, ces contrats sont signés par des entreprises employant moins de 50 salariés. On rappellera ici que, dans le bâtiment, les entreprises de moins de 20 salariés concentrent 77 % des apprentis et qu’environ 47 000 apprentis sont formés dans les entreprises comptant jusqu’à 10 salariés.

La CAPEB a toujours été très attachée à l’apprentissage, d’abord parce que les artisans sont, pour la plupart, eux-mêmes d’anciens apprentis, et ensuite parce que cette façon d’apprendre un métier s’adapte parfaitement aux besoins et aux réalités des entreprises artisanales du bâtiment.

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L'APPRENTISSAGE EST DANS L'ADN DE L'ARTISANAT !

D’ailleurs, la pertinence de l’apprentissage pour s’approprier les gestes fondamentaux d’un métier n’a jamais été démentie, bien au contraire. Les chiffres, même corrigés sur la base des nouveaux indicateurs du service statistique du Ministère du Travail, sont éloquents.

Ainsi, le taux d’emploi à 6 mois pour un titulaire d’un CAP en lycée professionnel est de 24 % quand il est de 53 % pour un apprenti, même chose pour les titulaires d’un Bac pro (37 % vs 63 %) et encore bien davantage pour les BTS (54 % vs 70 %).

L’analyse des réorientations professionnelles vient également confirmer cet avantage manifeste à l’apprentissage : l’Etat constate ainsi que 3 % des lycées (soit 5500 jeunes) se réorientent vers l’apprentissage quand seulement une centaine d’apprentis abandonnent leur formation pour la voie scolaire.

La CAPEB est toujours extrêmement vigilante à toutes décisions susceptibles d’entraver cette voie formidable de formation et qui fait régulièrement ses preuves. Elle a ainsi vivement dissuadé le Gouvernement de toute tentation de supprimer les aides mises en place en 2020 dans le cadre du plan jeunes (5000 € pour un alternant mineur et 8000 € s’il est majeur), ce qui serait une bien mauvaise initiative au moment où les coûts contrats sont révisés, sauf à vouloir risquer un effondrement des effectifs à la rentrée prochaine.

La Ministre du Travail semble l’avoir compris et a annoncé l’ouverture prochaine d’une concertation avec les partenaires sociaux pour adapter ces aides au contexte actuel. Elle a précisé, lors d’une séance de questions au Gouvernement à l’Assemblée nationale, que son souhait était de soutenir la progression de ces contrats pour les niveaux CAP, BEP et Bac pro. En outre, elle a convenu que le mécanisme de versement des aides devait être amélioré pour éviter les retards constatés par les employeurs.

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SECURISER L'APPRENTISSAGE DANS LE BÂTIMENT

Pour autant, l’apprentissage dans le bâtiment doit encore être sécurisé. La CAPEB met tout en œuvre pour maintenir une politique de branche (car seules les branches connaissent les besoins réels de leurs métiers) et pour continuer à apporter une offre de services adaptés aux petites entreprises du secteur. Dans cet esprit, elle milite également pour pérenniser une tête de Réseau afin d’aider les BTP CFA régionaux à résister à la mise en concurrence des CFA initiée par la loi "Avenir professionnel" de septembre 2018 et qui est, de toute évidence, une menace pour les petits établissements situés en zone rurale.

La CAPEB a signé en novembre 2019 deux accords avec les organisations de salariés majoritaires de la branche (CFDT, CGT et UNSA) pour garantir ces éléments essentiels à l’avenir de l’apprentissage dans le bâtiment. Les autres organisations de salariés (FO et CFE CGC) et le grand patronat du bâtiment ont tenté de suspendre l’application de ces accords mais elles ont été, fort heureusement, déboutées par la justice qui nous a ainsi donné raison dans notre bataille pour l’apprentissage !

Nous ne baissons pas les bras et continuons à œuvrer pour atteindre nos objectifs au profit de toutes les petites entreprises du bâtiment qui se renouvellent en formant constamment de nouveaux professionnels. Mais les artisans ont besoin d’être sécurisés dans leurs projets d’embauches.

C’est pourquoi la CAPEB demande aujourd’hui à la Ministre du Travail de prolonger dès maintenant les aides à l’embauche des apprentis jusqu’à la fin 2021 et de garantir le financement au coût contrat des CFA du Bâtiment et des BTP CFA paritaires.