Pénibilité : que nous réserve l’avenir ?
Jusqu’où iront-ils ? Est-ce seulement pour calmer le jeu et avoir la paix que le Ministre de l’Economie et le Premier ministre ont semblé « ouverts » à une révision du compte pénibilité dans leurs déclarations la semaine dernière.
Ce que ces responsables ne veulent pas comprendre, c’est que nous ne sommes pas hostiles à une prise en considération de la pénibilité.
Nous savons bien que, dans le bâtiment, les métiers sont usants et qu’il faut en tenir compte, et pas seulement pour les salariés mais également pour les chefs d’entreprise qui sont, eux aussi, à la production.
Mais la prise en considération de cette pénibilité ne peut pas se faire de manière absurde comme le prévoit le compte personnel contre lequel nous nous érigeons depuis des mois.
Pourquoi ne pas rechercher une solution plus simple à mettre en œuvre ? Pourquoi refuser de prendre en compte les efforts faits par le secteur de la construction en matière de prévention (au travers de l’OPPBTP par exemple) ? Pourquoi s’obstiner dans une formule qui, de toute évidence, n’est pas la bonne ! « Il y a un ajustement à faire au réel qui se fera dans les prochains mois » a déclaré le Ministre de l’Economie.
La CAPEB rappelle qu’il y a urgence et qu’on ne peut pas attendre sauf à prendre le risque de nombreuses pertes d’emploi car on imagine sans peine que les chefs d’entreprise, déjà soumis à tant de charges et d’obligations sociales, avec toujours autant de difficultés à trouver des chantiers, finiront par jeter l’éponge et renoncer à embaucher ou à conserver leurs salariés, voire recourir aux travailleurs détachés !
Emmanuel Macron a confirmé ce que le Chef de l’Etat avait déjà annoncé lors de sa dernière émission télévisée : un groupe de travail va être constitué pour rendre la mise en œuvre du compte pénibilité plus supportable pour les entreprises, étant entendu qu’un représentant des entreprises devrait participer à ce groupe.
Pour sa part, Thierry Mandon, Secrétaire d’Etat à la réforme de l’Etat et à la simplification que nous avons rencontré plusieurs fois ces derniers mois, s’est montré lui aussi favorable à un assouplissement du dispositif et a même préconisé une réduction du nombre de critères. Preuve que nos différents échanges avec M. Mandon l’ont convaincu de la nécessité de remédier à cette aberration administrative.
Evidemment, toutes ces déclarations ne sont pas du goût de Mme Touraine qui, en tant que Ministre des Affaires sociales rappelle que ce compte constitue un réel progrès social pour les salariés et qu’ « il n’est pas question d’y renoncer ».
Le Président du groupe socialiste à l’Assemblée nationale, Jean-Christophe Cambadélis, a joint sa voix à cette opposition farouche déclarant « le compte pénibilité n’est pas négociable ».
La pression syndicale est forte sur ce sujet (de toute part).
Nous ne faiblirons pas.









