2022-12-22 00:00:00

Retraites : l’U2P formule plusieurs demandes précises à l’occasion de la réforme

C’est clairement pour ne pas gâcher les fêtes de fin d’année que le Président de la République a décidé de reporter l’examen du projet de loi visant à réformer les retraites au 10 janvier.

Sans doute aussi pour tenter de nouvelles concertations avec les leaders fraichement désignés tant chez les Républicains que chez les Ecologistes.

Initialement, le texte devait être présenté ce 15 décembre mais les oppositions sont très fortes tant du côté politique que du côté syndical. L’Etat a donc encore besoin de temps pour d’ultimes échanges avant de devoir brandir le 49.3. En effet, ce qui est sur la table ne satisfait pas tout le monde, loin s’en faut.

Les concertations avec les partenaires sociaux se sont déroulées de manière bilatérale et en 3 cycles, le premier portant sur l’emploi des séniors et l’usure professionnelle.

A ce sujet, Jean-Christophe Repon, qui conduit les concertations sur cette réforme au nom de l’U2P, a approuvé les objectifs de la réforme qui visent notamment à mettre en place des plans de formation pour accompagner les fins de carrière et favoriser les reconversions, à moderniser la VAE pour la rendre plus accessible, à encourager la transmission des compétences des séniors sous forme de tutorat. Le chef de file de l’U2P a affirmé également notre accord au cumul emploi-retraite et a même demandé un assouplissement du dispositif actuel pour qu’il puisse générer des droits supplémentaires en matière de retraite (ce qui n’est pas possible aujourd’hui), pour qu’il soit accessible dès 60 ans pour les bénéficiaires du dispositif « carrières longues » sans plafonnement et enfin, pour que soit supprimé le délai de six mois en cas de reprise d’activité chez le même employeur. Même philosophie pour les retraites progressives que nous souhaitons plus faciles à utiliser, tant sur le plan administratif qu’au sein des entreprises.

Jean-Christophe Repon a également défendu la volonté de l’U2P qui considère que l’accès à la retraite anticipée pour incapacité permanente doit être élargi à l’usure professionnelle. Ce dispositif doit être simplifié, plus lisible et permettre de mieux reconnaître la prise en charge d’un risque d’usure professionnelle dans le cadre d’une mutualisation intersectorielle en termes de cotisation et de gestion au sein de la Branche ATMP. L’U2P est aussi favorable à étendre aux travailleurs indépendants le dispositif de retraite anticipée pour incapacité permanente qui n’existe aujourd’hui que pour les salariés.

Enfin, et c’est un point essentiel, le Président Jean-Christophe Repon a revendiqué que les départs anticipés en retraite soient maintenus dans des conditions d’accès inchangées voire améliorées, à cotisations et âges constants. Il a également milité pour que soit créée une nouvelle possibilité de départ anticipé à la retraite en permettant aux bénéficiaires d’une pension d’invalidité de partir comme aujourd’hui dès 62 ans (âge légal de départ actuel) indépendamment du décalage de l’âge légal de départ à la retraite annoncé.

Ce décalage était le point dur du 3ème cycle de ces concertations qui portait sur l’équilibre du système de retraite et c’est d’ailleurs ce point qui suscite les menaces de mouvements sociaux des principales organisations de salariés. Car en effet, pour atteindre cet équilibre, le Gouvernement propose de repousser l’âge légal du départ à la retraite à taux plein de 62 ans aujourd’hui à 65 ans d’ici 2035, de manière progressive, c’est-à-dire à raison d’une hausse de l’âge requis de 4 mois par an. L’alternative à cette mesure serait un report de cet âge légal à 64 ans avec une augmentation de la cotisation à 43 ans, également de manière progressive c’est-à-dire un report de l’âge légal actuel de 3 mois par an.

L’U2P n’est pas opposée au report de l’âge légal, que ce soit à 64 ou à 65 ans, à la condition expresse que ce report n’affecte pas le mécanisme des carrières longues.

Par ailleurs, au cours de ce 3ème cycle de concertation, Jean-Christophe Repon a demandé à nouveau un abattement de 30% pour l’assiette de cotisations sociales des travailleurs indépendants, car le bénéfice (BIC et BNC) ne correspond pas au revenu.

Enfin, le Gouvernement a avancé l’idée de l’accélération du calendrier de l’allongement de la durée d’assurance pour obtenir une retraite à taux plein. La position de l’U2P est clair à cet égard : la réforme ne doit pas se traduire par une augmentation des prélèvements sociaux ni par une diminution des droits.

33 milliards

C’est ce que pourrait rapporter la réforme des retraites d’ici à 2035