2015-01-22 00:00:00

4ème trimestre 2014 : la plus forte baisse d'activité dans l'artisanat du bâtiment

L’activité de l’artisanat du Bâtiment marque un recul de –3% au 4e trimestre 2014 par rapport au même trimestre de l’année précédente. 2014 se solde par -2% de perte d’activité en volume. La crise est donc encore présente, même si ce recul est moins important qu’en 2013 (-3%).

« En 2014, l’artisanat du Bâtiment a enregistré sa troisième année consécutive de recul et a perdu en moyenne 30 emplois par jour. 2015 sera vraisemblablement encore en baisse. Nous espérons que les mesures de relance du logement et de la transition énergétique auront des effets réels sur notre secteur. »

Une baisse continue depuis trois ans : -2% sur l’année 2014, -3% pour le dernier trimestre
Avec trois ans de baisse consécutive, l’artisanat du Bâtiment ne montre toujours pas de signes de reprise. Les investissements dans la construction neuve et les dépenses de travaux en entretien-rénovation des ménages sont globalement restés enrayés en 2014. La tendance s’est aggravée en fin d’année puisque l’artisanat du bâtiment enregistre un repli plus fort qu’attendu au 4e trimestre avec – 3% en volume, qui représente la plus forte baisse de l’activité de l’année.
Selon les prévisions de la CAPEB, l'artisanat devrait connaitre en 2015 un recul moins important qu’en 2014, qui se situerait aux alentours de – 1% (contre – 2% en 2014). Néanmoins, l’année serait marquée par une activité contrastée. Tout d’abord, cette tendance encore baissière en 2015 se traduirait par un recul de la construction neuve de – 4% à – 3% et par une activité comprise entre 0,5% et 1,5% en entretien-amélioration.
Ainsi il est attendu un premier semestre 2015 en recul à l’image de la fin de l’année 2014 tandis que le second semestre devrait être mieux orienté. Les plans de relance du logement initiés en 2014 pourraient produire leurs effets plutôt au second trimestre 2015 : faciliter la libéralisation du foncier, favoriser l’accession à la propriété, simplifier et réduire les normes dans la construction et appliquer les aides prévues tout particulièrement dans le cadre de la transition énergétique telles que le nouveau crédit d’impôts CITE, la relance de l’Eco-PTZ ou encore le programme Habiter Mieux.
Le contexte économique global aura également un impact fort sur l’activité du secteur et dans ce domaine, plusieurs signaux encourageants sont observés : la baisse de l’euro et du cours du pétrole, les taux d’intérêt bas et des perspectives économiques internationales meilleures.
La construction neuve et les mises en chantier en berne, le gros œuvre directement impacté
La dégradation continue de s’accentuer dans la construction neuve, et même dans l’entretien-rénovation. En effet, le neuf enregistre un net recul de 6,5% (-4,5% sur l’année) tandis que l’entretien-rénovation se contracte de -1% ce trimestre (-0,5% sur l’année). Le volume des travaux d’Amélioration de la Performance Energétique des Logements affiche une croissance nulle et ne joue pas son rôle de vecteur de croissance sur le dernier trimestre (+0,5% sur l’année).
De plus, le nombre de mises en chantier sur un an cumulé n’atteint pas le seuil des 300 000 logements à fin novembre 2014, ce qui correspond à un recul de 11,4% sur un an. La situation ne s’arrangera probablement pas en ce début d’année puisque le nombre de permis déposés affiche une baisse de 11,9%, ce qui représente 381 701 unités sur douze mois cumulés (entre décembre 2013 et novembre 2014 comparé à la même période un an plus tôt).
Conséquence directe de cette baisse d’activité, si tous les métiers ont souffert de la morosité économique, les métiers du gros œuvre ont été particulièrement impactés par la faiblesse des mises chantiers. En première ligne, les maçons sont de nouveau les plus impactés ce trimestre avec une baisse de -4%.
12 000 emplois perdus en 2014, soit plus de 30 par jour dans l’artisanat du bâtiment !
Les indicateurs de la santé des entreprises sont tous au rouge. Les carnets de commandes se sont raccourcis de 7 jours et représentent 67 jours de travail et les besoins de trésorerie repartent à la hausse puisque 45 % des entreprises déclarent un besoin de trésorerie (contre 40 % un an auparavant) en moyenne égal à 20 000 € (contre 17 000 au 3ème trimestre 2014).
Fin 2014, le nombre d’entreprises artisanales du Bâtiment envisageant d’embaucher au premier semestre 2015 n’est que de 4 % (contre 6 % au même semestre de l’année précédente), alors que dans le même temps le nombre d’entreprises envisageant de procéder à des licenciements ou des non-renouvellements de contrats atteint 8 % (contre 6 % au même semestre de l’année précédente). Dans l’artisanat du Bâtiment, la chute d’activité en 2014 entraînerait la perte de 12 000 emplois.
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